FABBRICA
Tout à la fois portrait sensible, immersion sensorielle et hommage aux ouvriers de l'usine Italsider de Gênes, « La fabbrica illuminata » est une pièce pour soprano et électronique composée par Luigi Nono en 1964 et qui nous donne à sentir les machines, corps-outils et corps désincarnés appartenant à cette « Fabbrica dei Morti » (litt. Usine des morts). L'électronique de la pièce a la faculté de transporter le spectateur dans le ventre de la bête, au coeur même de l'usine, là où la voix est cri de douleur, de solitude et de désespoir, mais aussi symbole de résurrection.
Dans le cadre de l'évènement Gier, Clémence Martel en propose une relecture infiniment actuelle à travers une mise en scène révélant, dans un huit-clos corps/vitrine/cordes, l'envers de l'économie post-moderne : la vitrine y figure le lieu symbolique de la dépossession du corps, de son objectivation ; la corde y incarne la métaphore de sa mécanisation et de son aliénation au marché.
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Performance présentée à Stuttgart dans le cadre de l'évènement Gier en février et septembre 2021. Haus der Geschichte- Baden Württemberg